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La Solitude du DRH

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Nous connaissons tous les dictons « Le Cordonnier le plus mal chaussé » ou « L’arroseur arrosé »… Ne s’appliqueraient-ils pas aux DRH ?…

Métier de Communication, de Relationnel, de Contact … Fonction transverse par nature, au centre d’un écosystème diversifié (mixant Collaborateurs, Collègues et Pairs, Managers, Dirigeants, Institutions, Partenaires Sociaux, Prestataires RH …), le DRH devrait être entouré, soutenu, choyé. Et pourtant, il se sent (parfois) seul, très seul …

J’ai participé récemment à une soirée, organisée par l’ANDRH Côté d’Or, sur les difficultés rencontrées par les DRH dans leur pratique. A travers des expérimentations reprenant la méthodologie de l’Analyse des Pratiques Professionnelles (APP), chacun a pu, à la fois, se regarder dans le miroir et être le miroir de l’autre. Très rapidement, s’est posée la question de la Solitude du DRH.

Un sentiment diffus, pluriel & non avouable

Il semble difficile pour un DRH de parler des difficultés qu’il rencontre. Atteint, comme beaucoup de « Managers à fortes Responsabilités », du syndrome « Moi ? Même pas mal ! », s’exposer revient à se mettre en danger. Délicat dans cette Culture du Silence de partager, vider son sac, parler de soi … Et puis, vers qui se tourner ? Son Boss, son équipe, son Collègue ? Son vieil ami, sa famille … ? Etre Authentique dans des échanges constructifs n’est pas forcément aisé avec toutes ces Parties-prenantes

Un sentiment qu’il faut toujours gagner sa place, justifier les coûts qu’on engage, être dans le Collectif et Hors du Collectif à la fois, résister à son Boss « brut de décoffrage » pour imposer la « Voie de l’Humain » … Non, le DRH Strategic & Business Partner, influent, légitime … est un « Doux Rêve en Devenir » et n’est pas encore aujourd’hui la règle !

Pourquoi la fonction RH est-elle particulièrement exposée à cette forme de « précarité » relationnelle ?

Sans être naturellement exhaustif, voici quelques éléments d’explications qui ont tendance à en faire une « fonction à part » :

  • Une fonction hyper-transverse
  • Une image ambigüe (Rien de mieux dans un cocktail d’annoncer que vous êtes DRH pour créer un sentiment de malaise dans l’assemblée … Car, comme le « flic », chacun a une expérience personnelle chargée émotionnellement avec son DRH … :)
  • Un rôle d’influenceur sans pour autant être toujours décisionnaire
  • Une « matière » humaine, donc instable, émotive … par nature
  • Une nécessité de cultiver la « confidentialité » pour des raisons stratégiques, de protection des données personnelles … Conséquence : le DRH ne se livre pas.

Un autre facteur significatif contribue à ce relatif isolement : c’est la dimension « intuitu personae ». Prenez par exemple des fonctions plus techniques, comme la Finance. Une norme Comptable est une norme comptable. Deux comptables peuvent donc échanger facilement sur la technique de leur métier. Dans la fonction RH, il y a autant de « sensibilités » que de DRH. Beaucoup de paramètres viennent impacter la manière de faire le job (secteur, effectif, marché …). La formation initiale en est également une raison. Sans faire de généralités, entre l’ingénieur ou l’opérationnel qui est devenu DRH, le juriste de formation, le psy, peu de points communs hormis l’Amour de l’Humain. Cela génère de la richesse, mais aussi des visions hétérogènes et des définitions de la Performance très différentes. Très rapidement, le débat peut tourner au pugilat (Bon, j’exagère un peu :- )

Comment rompre la Solitude ? Comment devenir plus fort ? Comment concilier, dans la durée, sa fraîcheur (et ce qui nous a amené à exercer « le plus beau métier du Monde » des Organisations) et ne pas s’aigrir ? Comment ne pas abandonner ?

Alors, bien sûr, que faire ?

Fréquenter les Clubs de Professionnels ? Oui, mais à condition de créer de « vrais liens », solides et authentiques, permettant de parler de ses difficultés, ses challenges, où l’on peut apprendre à demander de l’aide, sans se faire juger, car NOUS sommes de la même communauté … Se faire Coacher ? Oui, bien-sûr ! Oser le Co-Développement ? Oui, aussi !

Dans tous les cas, il me semble nécessaire de venir interroger régulièrement son « appétit ». Ais-je encore faim ? Ais-je encore envie ? Suis-je à ma place ? Le métier est tellement exposé qu’il faut savoir se protéger, se ressourcer comme un athlète/champion, savoir alterner les postes nécessitant un engagement opérationnel à 200% et postes plus focusés sur une expertise …

Pour maintenir un Leadership de Haut-Niveau, il faut apprendre à « entretenir la flamme », et pour cela, savoir s’entourer et veiller à son écologie personnelle.

Bel fin d’été à tous :- )

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